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A la recherche d'un éditeur...

Phase 1 : Relecture et Correction

« Relecture et correction !  vous exclamerez-vous. Mais c’est une évidence ! Il faut relire son manuscrit !!! »

 

Ben… Faut croire que non, au vu de ce que reçoivent les maisons d’édition… ou de ce qui sort chez les mauvais auteurs autoédités...

 

Alors reprenons les bases (je ne suis pas prof de français pour rien) :

 

  1. Je laisse reposer mon texte (pour prendre de la distance)

  2. Je relis mon texte d’un œil neuf et critique ( = je ne me lance pas des fleurs, je m'autocritique)

  3. Je le fais relire par d’autres (les bêta-lecteurs, essentiels, ou un correcteur professionnel)

  4. Je corrige

  5. Je relis

  6. Je fais relire (si mes bêta-lecteurs n’en ont pas ras-le-bol)

 

Corollaire : je ne me vexe pas quand mes bêta-lecteurs me transmettent leurs remarques (mantra à se répéter en boucle : « mon texte n’est pas parfait, je ne suis pas un génie incompris »)

 

Et je recommence depuis le point 1 jusqu’à ce que le texte tienne la route.

Je prends mon temps, je ne suis pas pressée (sauf pour les appels à textes qui ont un délai d’envoi).

Un petit exemple en image sur mon blog ? Cliquez ici...

Si vous souhaitez un avis sur votre texte, cliquez là...

 

 

À quoi devez-vous (et vos bêta-lecteurs) prêter attention :

 

Forme et fond (contenu)

 

Soit ce qu’on dit et comment on le dit. Les deux sont essentiels.

Mais pour appréhender le fond, il faut que la forme soit correcte, car c’est ce qu’on découvre en premier, dès les premiers mots (et les premières fautes d’orthographe).

 

Digression littéraire tirée de http://latlntic.unige.ch/grammaticalite/?page_id=1596 :

« Cette célèbre distinction [de la forme et du fond] ne fait pas l’unanimité des critiques ni des stylisticiens : faut-il les dissocier, comme le pense Roger Martin du Gard, pour qui le fond et la forme sont aussi distincts que le lièvre et sa sauce. Est-ce que le lièvre naît en civet ?

Ou bien ces deux notions sont-elles, au contraire, étroitement interdépendantes, selon l’expressive formule métaphorique de Flaubert : La forme est la chair même de la pensée, comme la pensée est l’âme de la vie ? »

 

A vous de faire votre choix. Cependant, les deux doivent être soignés.

 

I. LE FOND (=le contenu)

 

Dans le fond, je placerais :

  • le scénario : tient-il la route ? est-il cohérent ? intéressant ? contient-il suffisamment de péripéties ? prend-il trop le lecteur par la main ?

  • la structure du récit : l’incipit (1ers paragraphes du récit) permet-il une bonne immersion dans le récit ? entre-t-on in medias res (au milieu de l’action) dans le récit ou non ? l’ordre des événements est-il chronologique ou non ? est-ce justifié / lisible ? les analepses (flashback) / prolepses (anticipations) sont-elles utiles et justifiées ?

  • le rythme du récit : est-il bon ? le lecteur s’ennuie-t-il ? a-t-il l’impression d’être essoufflé ? actions et descriptions accélèrent ou ralentissent le rythme, attention à l’équilibre. Techniques d’accélération : l’ellipse (taire des événement en signalant que le temps s’est écoulé), le sommaire / résumé (résumer rapidement une suite d’événements). Techniques de ralentissement : la pause (description, réflexion, portrait), la scène (dialogue).

  • la perspective narrative : narrateur interne (à la 1re personne, donc personnage) ou externe (à la 3e personne) ? focalisation (point de vue) interne, externe ou omniciente (zéro) ? certains genres littéraires ont leurs exigences : la romance exige (dans 99% des cas) une focalisation interne, donc renseignez-vous

  • les dialogues : chaque personnage a-t-il son registre ? a-t-on une impression de réalité en lisant le dialogue (parfois, on se dit que jamais une personne normale ne parlerait ainsi) ? apportent-ils un plus (si deux lignes de narration peuvent remplacer le dialogue, c’est qu’il y a un souci) ? 

 

Trouvez-vous au moins un bêta-lecteur qui repère tous les soucis liés au fond et n’aura pas de mal à vous les transmettre. Papa, maman, l'oncle Robert ou la prof de français du lycée ne sont généralement pas des choix pertinents.

 

 

II. LA FORME

 

A. La langue

 

Soignez l’orthographe, la grammaire et la syntaxe.

Je ne le répéterai jamais assez : Soignez l’orthographe, la grammaire et la syntaxe ! COMPRIS ???

Certains textes que j’ai lus (d’élèves, ou des livres autoédités) m’ont fait si mal aux yeux que je suis à présent condamnée à porter des lunettes de soleil en tout temps… Bref !

 

Corollaire : lorsque vous écrivez sur des forums, Facebook, Twitter, site/blog… (PARTOUT, quoi !), vous devez vous relire afin d’éliminer les erreurs. Une coquille, une faute de frappe, d’accord, mais trois fautes par ligne : NON !

 

Si vous n’en êtes pas capable (il faut savoir accepter ses limites pour les surmonter) :

  • Prenez des cours et voyez l’aspect positif : vous avez une importante marge de progression !

  • Inscrivez-vous sur projet-voltaire.fr (je le fais avec mes élèves, ça fonctionne assez bien). Je précise : utilisez la version payante. Et travaillez un peu chaque jour. Régularité et persévérance sont les maîtres-mots.

  • Choisissez des bêta-lecteurs bons en français (malheureusement, beaucoup croient l’être et… ne le sont pas)

  • Engagez un relecteur-correcteur (une bonne, en qui j'ai toute confiance : Emmanuelle Maia, qui travaille pour des maisons d'éditions de taille plus que respectable, témoignages d’auteurs ici)

 

 

B. Le style

 

Conseils en vrac :

 

Limitez – traquez – éliminez :

  • les répétitions (mais attention, ne tombez pas dans l’excès : par exemple, ne remplacez pas « avion » par « aéroplane », ou ne transformez pas une besace en réticule…)

  • les adverbes (et particulièreMENT ceux en -MENT qui sont souvent inutiles…)

  • les verbes « aller », « venir », « être » et « avoir »

  • les verbes pauvres / ternes (faire, mettre, dire, se trouver...)

  • les modalisateurs (pouvoir, savoir, devoir, sembler, paraître, avoir l’air…)

  • les adjectifs courants (grand, petit, long, large, gros, étrange, mystérieux…)

  • les « tout » et les « mais » qui se glissent subrepticement parTOUT

  • les participes présents

 

Variez :

  • les connecteurs logiques (attention à l’abus de « mais », « quand », etc.)

  • les figures de style (énumération, gradation, comparaison, métaphore…)

  • les structures (nominalisations, incises, emphases, relatives, conjonctives, passif, etc.), bref, utilisez toutes les richesses de la langue

  • les descriptions : rappelez-vous que nous avons 5 sens ; pensez aux odeurs, aux goûts, aux sons... évitez de tout décrire : que la pièce mesure 5 mètres de long par 3 de large et que la porte ait la poignée à droite importe peu...

 

Assurez-vous de :

  • la concordance des temps (narration au présent ou au passé ? passé simple ou imparfait ? conditionnel présent ou futur simple ? si vous ne savez pas répondre à ces questions... un petit cours de rattrapage s'impose)

  • la cohérence dans son ensemble (niveau de langue, style)

  • la lisibilité du texte (un lecteur n’a pas envie de plonger toutes les trente secondes dans un dictionnaire... remarque valable autant pour le style soutenu qu’argotique !)

 

Outil utile : le programme Antidote (correcteur orthographique, stylistique, dictionnaire et dictionnaire des synonymes intégrés (mon préféré...)

 

 

C. La mise en page

 

  • Choisissez une police simple (Times New Roman, taille 12, par exemple) avec un interligne de 1,5 ou 2.

  • Commencez vos paragraphes par un alinea (retrait de 0,75 à 1 cm).

  • Utilisez des tirets cadratins ou demi-cadratins suivi d’une espace insécable pour introduire les dialogues.

  • Eliminez tous les espacements inutiles entre les paragraphes (sous Word : Format / Paragraphe / Espacement avant et après à 0 point) : dans la narration, il n’y a pas d’espace avant ou après un dialologue, ou entre 2 paragraphes ; un saut de ligne indique une rupture narrative.

  • N’utilisez pas de tabulation, de puces, ni de style dans les dialogues et la narration.

 

 

Bien.

Votre texte a été relu ? Corrigé ? Re-corrigé ?

Vous ne pouvez plus le voir en peinture ?

 

Alors lisez encore ces 13 conseils émanant de Stephen King :

 

1. Écrivez d'abord pour vous-même, et inquiétez-vous ensuite de vos lecteurs

“Quand on écrit une histoire, on se la raconte. Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l’histoire.”

 

2. Limitez la voix passive

“Les écrivains timides la chérissent pour la même raison que les amants timides chérissent des partenaires passives (ou passifs). La voix passive, c’est la sécurité.”

 

3. Évitez les adverbes

“L'adverbe n'est pas votre ami. […] Prenons la phrase : Il referma brutalement la porte. Phrase qui n’a rien de bien terrible (mis à part qu’elle emploie la voix active), mais demandons-nous si brutalement a bien sa place ici. On peut faire remarquer qu’il exprime une différence de degré entre : Il referma la porte, et : Il claqua la porte. Je veux bien. Mais… et le contexte ? Que faites-vous de toute la prose qui précède et éclaire les choses (pour ne pas dire qu’elle nous a peut-être aussi émus) avant qu’on en arrive à : Il referma brutalement la porte ? Ne devrait-on pas déjà savoir comment notre héros va refermer la porte ? Si ce qui précède nous éclaire, brutalement n’est-il pas de trop ? N’est-ce pas redondant ? ”

 

4. Ne soyez pas obsédés par la perfection grammaticale

“L’objet de la fiction n’est pas la correction grammaticale, mais d’accueillir un lecteur et de lui raconter une histoire… et même de lui faire oublier, si possible, qu’il lit une histoire.”

 

5. Lisez, encore et toujours

”Si vous n’avez pas le temps de lire vous n’aurez pas le temps d’écrire ni les instruments pour le faire.”

“On apprend encore mieux en lisant beaucoup et en écrivant beaucoup, et les leçons les plus précieuses sont celles qu’on s’enseigne soi-même.”

 

6. Ne vous souciez pas de choquer

“Si vous voulez réussir comme écrivain, la grossièreté devrait être l’avant-dernier de vos soucis. Le dernier étant la bonne société et ses exigences formelles. Et si vous avez l’intention d’écrire avec autant de sincérité que vous pouvez, vos jours au sein de la bonne société sont de toutes les façons comptés.”

 

7. Restez concentré : éliminez les sources de distraction 

“La télé est bien la dernière chose dont a besoin un aspirant écrivain. Si vous êtes incapable de vous passer du politologue de service sur CNN ou du champion de l’analyse du marché sur MSNBC, ou de mister je-sais-tout-en-sport sur ESPN pendant que vous vous exercez, il est temps de vous demander si vous avez sérieusement l’intention de devenir écrivain.”

“Si c’est possible, il vaudrait mieux qu’il n’y ait pas de téléphone dans votre pièce de travail ; en tout cas, pas de télé ou de jeux vidéo pour vous distraire. S’il y a une fenêtre, tirez le rideau ou baissez les stores pour que tout prenne la neutralité d’un mur. Pour un écrivain, et encore plus pour un écrivain débutant, il est judicieux d’éliminer tout ce qui peut être objet de distraction. Si vous continuez à écrire, ces objets de distraction s’élimineront d’eux-mêmes, mais au début il est prudent de leur faire la chasse. J’écris sur un fond de musique assez fort – des trucs de hard-rock comme AC/DC, Guns’n Roses, et Metallica ont toujours été mes préférés –, mais la musique n’est pour moi qu’un autre moyen de fermer la porte. Elle m’entoure, maintient le monde et ses séductions au loin. Quand on écrit, il faut s’abstraire de l’univers, vous ne croyez pas ? Bien sûr que si. Quand on écrit, on crée son propre univers.”

 

8. Développez votre style

“L’imitation stylistique est une chose, une manière parfaitement honorable de commencer sa carrière d’écrivain, une étape qu’il est tout à fait impossible d’éviter ; toutes les étapes ultérieures seront d’ailleurs plus ou moins placées sous le signe d’une imitation ou d’une autre. Mais, malgré tout, on ne peut pas imiter la manière dont un auteur approche un genre particulier, aussi simple que soit en apparence cette manière. En d’autres termes, on ne peut téléguider un livre comme un missile de croisière.”

 

9. Développez vos histoires

“Les histoires ne sont pas des T-shirts souvenirs ou des jeux électroniques. Ce sont des reliques, issues d’un monde préexistant, encore inconnu. Le travail de l’écrivain consiste à utiliser les outils de sa boîte à outils pour les extraire du sol, aussi intégralement que possible, en les laissant aussi intactes que possible.”

 

10. Laissez reposer votre manuscrit

“Si vous ne l’avez jamais fait, vous constaterez que la relecture d’un manuscrit après une période de repos de six semaines est une expérience étrange, souvent jouissive.C’est bien le vôtre, vous le reconnaissez comme tel, vous arrivez même à vous rappeler la musique qui passait sur la stéréo au moment où vous avez écrit tel passage, et pourtant ce sera aussi comme lire l’ouvrage d’un autre, d’une âme sœur, par exemple.”

 

11. Eliminez certaines parties (même quand elles vous tiennent à coeur)

“Pour l’essentiel, lorsqu’il s’agit du rythme, je m’en remets à Elmore Leonard : il a parfaitement expliqué son point de vue en disant qu’il laissait tomber les parties barbantes. En clair, il faut pratiquer des coupures pour accélérer le rythme, ce que la plupart d’entre nous finissent par faire (tuez vos chéries, tuez vos chéries, même quand cela fend votre petit cœur égocentrique de scribouillard, tuez vos chéries !). ”

 

12. Ne vous transformez pas en théoricien

“Si vous devez absolument faire des recherches parce que votre histoire met en scène des choses sur lesquelles vous ne savez rien ou que peu de choses, je vous en prie, n’oubliez pas que le maître mot est contexte. Le contexte n’est pas le texte. C’est dans le contexte que doivent rester vos recherches. Soyez subjugué si vous voulez par tout ce que vous apprendrez sur les bactéries mangeuses de chair, ou sur les égouts de New York, ou sur le QI potentiel des chiots de race colley, mais ce qui intéresse vos lecteurs, eux, c’est avant tout les personnages et l’histoire. ”

 

13. Écrire est surtout une affaire de bonheur

“Écrire n’a rien à voir avec gagner de l’argent, devenir célèbre, draguer les filles ou se faire des amis. En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages, mais aussi à enrichir votre propre vie. […] Écrire est magique, écrire est l’eau de la vie au même titre que n’importe quel art. L’eau est gratuite. Alors, buvez.”

 

Extraits issus de la traduction française par William Olivier Desmond d'On Writing chez Albin Michel

Ou ces 4 conseils émanant de Régis Goddyn :

1/ Souvent, le style enfantin vient d'un trop grand nombre d'adverbes et d'adjectifs qui surchargent la phrase. On peut dans un premier temps les supprimer tous. De cette manière on retrouve le squelette de la phrase pour, très souvent, se rendre compte qu'on se répète, qu'on tourne en rond. C'est le moment de faire du ménage, de se demander ce qui est essentiel, et de supprimer ce qui ne l'est pas, notamment ce que le lecteur sait déjà. Puis, naturellement, on réintroduit quelques adjectifs ou adverbes pour lier, poser l'ambiance et le décor. J'ai bien écrit "quelques" : plus à la manière d'un solitaire sur une bague qu'à celle d'un bijou fantaisie (ou fantasy  ).

2/ On peut traquer impitoyablement les répétitions (avec Antidote, par exemple). Au delà de chasser nombre de lourdeurs, cela permet de repenser les structures des phrases, de supprimer des propositions qui finalement n'apportent rien, d'enrichir le vocabulaire... 

3/ Les verbes ternes sont notre ennemi. Presque toujours, il est possible de substituer être, avoir, faire... par un autre verbe plus précis dans le contexte.

4/ On peut varier la syntaxe. Une répétition peut concerner le vocabulaire, mais aussi la construction de la phrase. Par exemple, la succession de la structure "sujet+verbe+complément" en début de phrase sur un paragraphe entier donne un caractère enfantin au texte. Il faut penser que les compléments de temps, de lieux... sont mobiles dans la phrase, et que de varier les constructions simples anime le texte, lui donne une musicalité.

 

Et maintenant, il est temps de passer à la phase 2 : l’envoi du manuscrit

 

Phase 1 : Relecture et correction

Phase 2 : Envoi

Phase 3 : Réponses des maisons d'édition

Phase 3bis : Le point de vue de l'éditeur

Phase 4 : Contrat

 

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