Voilà, aujourd’hui, comme beaucoup de mes copinautes, j’aurais dû dédicacer mon roman Gardien enchaîné et les deux tomes de ma série Renouveau, Révélation et Rébellion, sur les stands de mes maisons d’édition à Livre Paris.
À la place, me voici plantée devant mon ordinateur, casque sur les oreilles, à dicter un billet de blog. (Je vous épargne la photo, vous risqueriez de prendre peur.)
Je suis un peu (beaucoup) tristoune ce week-end, mais ce n’est que partie remise. (Et franchement, je crois que je fais partie des gens les moins à plaindre.) J’espère seulement que dans une année, j’en rirai, stylo à la main, en train de griffonner quelques lignes sur la première page d’un roman avant de le tendre à un GL (cf. note de bas de page no 1) impatient de commencer sa lecture.
Mais du coup, qu’ai-je fait durant cette semaine à la place de sauter partout en poussant de petits cris de joie stridents à l’idée de monter à Paname en TGV avec ma sœur de cœur pour trois jours de foooooolie ?
Eh bien, je me suis littéralement scotchée à mon ordinateur, et pas pour continuer mon roman en cours.
Comme beaucoup d’entre vous le savent, je suis enseignante de français auprès de jeunes âgés de 16 à 20 ans. Cela signifie que vendredi dernier, le 13 mars… (Note à moi-même : Ah tiens, je n’avais pas remarqué que ce fameux vendredi portait ce nombre. Jusque-là, j’étais intimement convaincue que le 13 portait bonheur. Je crois que je suis en train de changer d’avis.)
Mais le problème n’est pas là. Revenons à nos moutons. (Je précise que je ne parle pas des élèves.) Je disais donc que vendredi 13, tous les élèves du canton de Genève ont appris qu’ils ne retourneraient pas en cours le lundi suivant. Ils devraient donc désormais suivre l’école à la maison. Chez nous, il s’agit d’une plate-forme qui s’appelle l’École en ligne, qui passe par Google Classroom.
Pour ma part, je n’étais JAMAIS allée sur ce site. Les élèves, eux, l’utilisent dans certains cours depuis le début de l’année. Au moins, ils n’étaient pas perdus. Pas comme moi.
J’ai donc fait une immersion rapide (imaginez ici un sous-marin qui plonge en catastrophe) et commencé à introduire mes classes sur le site. Et là, je me suis rendu compte que certains élèves m’écrivaient des courriels depuis plusieurs mois sur l’adresse mail liée à mon compte École en ligne. Verdict : certains n’écoutent pas quand je leur donne mon adresse mail en début d’année. Bref…
Au final, la prise en main s’est plutôt bien déroulée. Il faut dire que je suis un peu geek dans l’âme. (Petite pensée compatissante envers mes collègues qui préfèrent toujours le tableau noir au rétroprojecteur, ou qui s’emmêlent les pinceaux pour remplir un tableau Excel. On va dire que ce confinement servira à certains de FCSD (cf. note de bas de page no 2.)
(L'image n'a pas forcément de lien avec un rétroprojecteur ou un tableau Excel,
mais allez savoir pourquoi, elle m'a fait rire...)
Pour commencer en douceur (c’est vite dit), j’ai attribué des devoirs à mes classes et leur ai fixé un rendez-vous en visioconférence via Google Meet. Avec la première classe, cela s’est plutôt bien passé. Il faut dire qu’ils ne sont qu’une quinzaine, ce qui facilite la chose. Aucun d’entre eux n’a osé activer la caméra, mais je compte bien les voir « en direct live » à la prochaine visioconférence. Pas de raison qu’ils voient ma tête casquée et que la réciproque ne soit pas vraie, non mais !
Dans ma seconde classe, les élèves sont plus nombreux, et plutôt bavards. Ils avaient presque tous activé la caméra. Bobo les nyeux.
Je me suis retrouvée devant :
- des manettes de PlayStation,
- des tignasses en bataille,
- des pyjamas,
- une chemise hawaïenne complètement ouverte,
- des casquettes (à l’endroit comme à l’envers),
- des chewing-gums…
Que des garçons. Les filles s’étaient abstenues d’allumer leur caméra, allez savoir pourquoi
J’ai encore certaines images imprimées sur mes rétines de prof habituée à les voir ailleurs que sur leur territoire.
Google Meet, ça marche plutôt bien. Sauf que celui qui parle se voit afficher en grand sur l’écran. Imaginez une vingtaine d’élèves qui parlent sans s’écouter les uns les autres. Cela donne un effet stroboscopique : les frimousses se sont succédé sur mon écran, à une vitesse telle que je n’avais parfois que deux secondes de vision en certains cas étrange avant de passer à la suivante (ou à un écran noir pour les caméras éteintes).
Il va falloir trouver une solution, parce que la version boîte de nuit sous amphétamines à 10 heures du matin, c’est un chouia anxiogène.
À part cela, cette semaine de mise en place s’est plutôt bien déroulée. Les élèves ont presque tous fait leur travail. Il faut espérer que cela durera, parce que cela me paraît dur de les motiver à distance sur le long terme. J’espère me tromper.
Au passage, je vous le glisse à l’oreille : je ne pensais pas qu’ils me manqueraient autant. Mais chuuuuut, je ne tiens pas à perdre ma réputation de « prof-juste-mais-dure ».
Au final, l’enseignement à distance, c’est bien en cas de nécessité, comme aujourd’hui, mais cela ne vaut pas tripette par rapport au présentiel.
Pour le plaisir, voici une image que j’ai vu passer sur Internet et qui beaucoup fait rire :
Quittons à présent l’aspect enseignement pour rejoindre le côté éditorial. Comme je vous l’ai dit, j’aurais dû ce week-end tenir trois de mes nouveaux bébés entre mes mains.
Le premier, c’est Gardien enchaîné, la réédition du Secret des Morriganes. J’aurais beaucoup aimé échanger avec vous à propos de cette réécriture de la première enquête de Loren Ascott, mon héroïne punchy et pleine d’humour.
Les deux autres, ce sont les deux tomes de ma duologie Renouveau (ex-Altérés).
Le premier, Révélation, est une réédition de La proie du Dragon. Le second, Rébellion, est encore inédit. Il s’agit de la fin des aventures de Lutessa, Gwen, Daryl, Mia et Dragon, que certains attendent depuis plus d’une année (il devait paraître en janvier 2019).
Ce diptyque se révèle plutôt d’actualité, étant donné qu’il se déroule trois siècles après une apocalypse déclenchée par les intelligences artificielles, qui a causé la mort de plusieurs milliards d’êtres humains. Pour y parvenir, ces IA ont entre autres libéré différents virus conservés dans des laboratoires. Ensuite, elles ont coupé les réseaux d’eau et d’électricité.
Extrait : Alors, nous avons pris le contrôle des bases militaires, lancé des missiles, infiltré des laboratoires pour répandre armes biochimiques et nanorobots parasites, poussé des réacteurs de centrales nucléaires à entrer en fusion totale. En parallèle, nous avons coupé les réseaux d’eau, de gaz et d’électricité. Puis nous avons regardé les humains mourir.
Certains lecteurs qui avaient lu le premier tome m’ont contactée pour me dire qu’ils avaient un sentiment de déjà vu en cette période de pandémie. (Mais je suis certaine que les choses se dérouleront beaucoup mieux que dans mon livre.)
Tout ça pour vous dire que si vous êtes à la recherche d’un peu de lecture, n’hésitez pas à passer sur le site des éditions Bookmark (Collection Infinity) ou sur celui des éditions Au Loup (il suffit de cliquer sur les noms des maisons pour arriver directement au bon endroit).
Loren et Lutessa ne demandent qu’à vous chuchoter leurs histoires hors du commun au creux de l’oreille…
En plus, je suis certaine que vous vous ennuyez un peu.
Sans compter qu’adopter un livre, ça dépose une lichette de beurre dans les épinards d’un auteur.
Voilà, j’arrive au bout de ce billet qui se voit beaucoup plus long que ce que j’avais prévu au départ.
Prenez bien soin de vous et de vos proches et…
NE SORTEZ PAS ! (On est si bien à la maison...)
Bises à toutes et tous,
Flo
Notes de bas de page :
1) GL : Gentil Lecteur
2) FCSD : formation continue sans douceur, capable de rendre Nabilla chauve en moins de deux heures
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