top of page
  • Photo du rédacteurFlo

Transhumanisme, éthique et pizza...

Dernière mise à jour : 20 oct. 2023


Transhumanisme, éthique, science et pizza
Femme augmentée mangeant une pizza

Avec mes 4e, nous étudions Le Nouvel Adam, de Noëlle Roger. (Si vous ignorez qui elle est, je vous en parlerai bientôt.)


Le transhumanisme : Quand l'homme se prend pour un smartphone à mettre à jour !

Ah, le transhumanisme ! Qui n'a jamais rêvé de troquer ses vieux os fatigués contre des jambes de robot ultra-rapides pour échapper à sa belle-mère ? Ou d’avoir un cerveau boosté par l'IA pour enfin gagner une partie de Trivial Pursuit contre tonton Albert ?


Le transhumanisme, kézako ?

Pour les deux du fond qui étaient trop occupés à essayer d’améliorer leur score à Candy Crush, le transhumanisme est cette idée que l'homme peut et doit dépasser ses limites naturelles grâce à la technologie, afin de vivre éternellement (pour ceux qui vont au bout de la démarche).

Cf. "Le transhumanisme en 12 questions" : https://www.youtube.com/watch?v=I0k0xzFWHYU


Des avantages ? Il y en a pléthore !

Imaginez : finis les oublis du prénom de votre collègue de bureau lors des potins à la machine à café. Ou encore, fini le désespoir de ne pas se rappeler où vous avez garé votre voiture dans ce maudit parking souterrain. Avec un cerveau 2.0, tout devient plus facile !

Et si nous allions plus loin ? Des lentilles de contact qui permettent de zoomer pour mieux espionner vos voisins ou des oreilles bioniques pour enfin comprendre ce que murmure cette personne toujours trop discrète à l'autre bout de la pièce. Les possibilités sont infinies, ou presque.


Mais alors, tout ça, c'est que du bonheur ?

Pas si vite ! Comme pour toute mise à jour, il pourrait y avoir quelques bugs. Imaginez que votre cerveau se mette soudainement à redémarrer en plein milieu d’un rendez-vous galant. Ou pire, qu'un hacker malintentionné décide de pirater votre bras bionique pour le faire danser la macarena en boucle.

Et puis, n'oublions pas le vieux débat philosophique : "Peut-on mettre à jour notre âme comme on met à jour notre système d'exploitation ?" Il est probable que nos défunts philosophes se retournent dans leur tombe à l'idée de devoir débattre de ce sujet.


Alors, prêts à devenir mi-homme, mi-machine ? Ou préférez-vous rester 100% humain, avec toutes les imperfections, les oublis et les petits tracas du quotidien qui font de notre vie ce qu'elle est ? Peu importe votre choix, une chose est sûre : la technologie avance, et l'homme avec elle. Reste à savoir si nous serons toujours en mesure de mettre à jour notre garantie.


Réflexion éthique : la science doit-elle avoir des limites ?

Si le transhumanisme et ses promesses nous font rêver – ou cauchemarder, c'est selon –, ils soulèvent aussi de nombreuses questions éthiques. Pour beaucoup, le débat se résume souvent à cette question : "Pouvons-nous faire telle ou telle chose ?" Mais la vraie question ne devrait-elle pas être : "Devrions-nous faire telle ou telle chose ?"


La science, dans son essence, est une quête inlassable de connaissances. Elle nous a offert des antibiotiques, des voyages sur la Lune et des vidéos de chats en 4K. Mais chaque nouvelle découverte s'accompagne de son lot de responsabilités. Si l'homme peut augmenter ses capacités physiques et intellectuelles, doit-il pour autant le faire ? Et si oui, à quel prix ?


La tentation de l'Icare moderne

Tout comme Icare, qui s'est brûlé les ailes en volant trop près du soleil, l'homme court-il le risque de perdre son humanité en cherchant à la transcender ? L'ambition de dépasser nos limites est louable, mais le risque est grand de voir émerger une société à deux vitesses, où ceux qui peuvent se permettre les dernières mises à jour technologiques jouissent d'un statut supérieur. Qu'adviendra-t-il de l'égalité, de la solidarité et de la fraternité dans un tel contexte ? Resterons-nous humains, tout simplement ?


La science, servante ou maîtresse ?

La science doit rester un outil au service de l'humanité, et non l'inverse. Il ne s'agit pas de freiner l'innovation, mais de l'encadrer, de la guider. L'éthique doit être le phare qui éclaire les chercheurs dans leur quête. Il est crucial de se demander non seulement si nous pouvons réaliser telle ou telle avancée, mais surtout si nous devons la réaliser.


Le débat sur le transhumanisme ne fait que commencer. Il appartient à chacun de nous de s'y investir, de s'informer, de réfléchir et de décider du futur que nous souhaitons pour notre société. La technologie, aussi merveilleuse soit-elle, ne peut être la seule boussole guidant nos pas. L'humour, l'amour, la compassion et l'éthique sont autant de repères essentiels pour ne pas perdre notre humanité en chemin. Après tout, ce serait dommage de devenir des super-humains... mais de moins en moins humains.


Rabelais : L'oracle de la science éthique ?

Ah, Rabelais ! Avec sa plume acerbe et son esprit pétillant, il n’était pas que l’inventeur du géant Gargantua. Sa célèbre maxime, "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme", semble avoir été prédestinée à notre époque de transhumanisme effréné. Mais que voulait-il vraiment nous dire ?


Décryptage d’une maxime intemporelle

Quand Rabelais parle de "conscience", il ne se réfère pas uniquement à la petite voix intérieure qui nous dit qu’il est peut-être déplacé de prendre le dernier morceau de pizza sans demander. Il évoque plutôt une éthique profonde, un guide moral qui accompagne nos actions. La science, avec son pouvoir transformateur, a le potentiel de bouleverser nos vies, de changer la face du monde, et même de redéfinir ce que signifie "être humain". Si elle est dénuée de cette conscience, elle peut tout aussi bien être une force destructrice.


Une boussole pour notre époque

En repensant à la maxime de Rabelais, on peut la voir comme une mise en garde contre les dangers d'une quête de connaissance débridée, sans garde-fou. Dans notre monde où l'innovation est souvent synonyme de succès et de progrès, il est facile d'oublier que chaque avancée s'accompagne de nouvelles responsabilités. Le débat sur le transhumanisme est l'exemple parfait de cette tension entre l'envie de repousser les frontières de la science et le besoin impérieux de réfléchir aux conséquences de nos actes.


En conclusion : Un rappel de notre responsabilité

La maxime de Rabelais est plus qu'une simple phrase bien tournée ; elle est un rappel constant de notre responsabilité en tant qu'êtres humains. La science est une aventure passionnante, une quête de l'inconnu. Mais comme toute aventure, elle doit être entreprise avec précaution, respect et, surtout, conscience. Car, comme le disait si bien notre cher Rabelais, sans cela, c'est notre âme même qui pourrait en pâtir. Et, avouons-le, il serait plutôt ironique que, dans notre quête pour transcender notre humanité, nous perdions ce qui fait de nous des êtres fondamentalement humains.


PS : Lisez Le Nouvel Adam...

Cent ans après Mary Shelley, à l’aube du XXe siècle, Noëlle Roger livrait un roman prométhéen qui résonne avec les problématiques actuelles liées au culte de la science et à l’idéal risqué du transhumanisme.


Après trente ans de carrière à l’École de Médecine, le brillant docteur Fléchère est toujours en butte à un problème en apparence insoluble : alors que les découvertes scientifiques progressent à une allure effrénée, l’être humain reste désespérément limité par ses capacités biologiques et intellectuelles.

Aussi se met-il à rêver à l’homme du futur, celui du prochain stade évolutif. Dans un éclair de génie – ou de folie – Fléchère entrevoit la possibilité de provoquer lui-même, par une intervention humaine, cette mutation, afin de précipiter la création d’un nouvel Adam. Au risque de se voir dépasser par cet être supérieur qui voit trop loin, et se révèle rapidement inarrêtable...


"Le Nouvel Adam, je l'ai vu, lorsqu'un jour, à Harlem, le docteur Eugène Dubois a posé dans mes mains le crâne du Pithécanthrope, intermédiaire entre le singe et l'homme, qu'il rapporta de Java. Si on parvenait à rendre plus actif un cerveau humain, qu'adviendrait-il?" (Noëlle Roger, Radio Luxembourg, 1946)







bottom of page