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Ces démons qui nous fascinent

Dernière mise à jour : 3 févr.

Hier, le thème de l’Inktober était « démon ». Il n’a pas fallu plus qu’un mot pour que mon cerveau se mette en branle : pourquoi les démons nous fascinent-ils depuis la nuit des temps ?


une femme dans les bras d'un démon


Définition du mot "démon"


Les sens de ce mot sont multiples. Voici les définitions du Larousse :

1. Chez les Anciens, esprit, bon ou mauvais, que l’on supposait attaché à la destinée de l’individu, de la communauté.

2. Diable, ange déchu qui habite l’enfer et tente les hommes ; Satan.

3. Littéraire. Génie familier qui semble nous guider : Un démon intérieur lui suggérait toujours cent sottises à faire.

4. Personnification des tentations, des vices, des instincts : Le démon de la curiosité.

5. Personne dangereuse : Cette femme est un démon.

6. Enfant turbulent, espiègle : Oh ! le petit démon.


À travers celles-ci, nous constatons que les démons, ces entités mystiques et énigmatiques, la plupart du temps considérés comme des manifestations du mal et de la tentation, occupent une place particulière dans l’imaginaire collectif.



Les démons, ou l’attrait de l’interdit

Leur attrait pourrait être ancré dans la tendance rebelle de l’humain. Ils symbolisent souvent l’interdit, le sombre et ce qui se trouve en dehors des limites de la moralité et de la religion. L’exploration de ces thèmes tabous peut offrir une évasion des contraintes des normes sociales et religieuses, permettant aux individus d’explorer les recoins sombres de leur psyché. Les démons incarnent une forme de rébellion contre l’ordre établi, de manière séduisante et terrifiante à la fois. Ils permettent de se confronter aux aspects les moins avouables de l’humain, offrant une sorte de libération cathartique des contraintes morales. Cette exploration de l’interdit peut également conduire à une remise en question des normes sociétales, ouvrant ainsi la voie à une réflexion plus profonde sur la nature du bien et du mal.



Un miroir des craintes et des désirs humains

Les démons, dans leurs multiples représentations, agissent souvent comme un miroir des peurs et des désirs humains. Ils symbolisent les aspects sombres de la nature humaine, tout en promettant des récompenses tentantes. Leur capacité à séduire et à tromper reflète la complexité des choix moraux et des dilemmes auxquels les individus sont confrontés. En outre, les démons peuvent incarner des désirs refoulés ou des aspirations secrètes, offrant une représentation viscérale des conflits internes que beaucoup éprouvent. Ils mettent en lumière la lutte éternelle entre la tentation et la moralité. Les démons, en tant que reflets des désirs interdits, permettent d’explorer les zones d’ombre de l’âme humaine.


Racines culturelles et historiques des démons

L’histoire humaine recèle d’innombrables récits de démons et de possessions démoniaques. De l’Antiquité au Moyen Âge, de nombreuses cultures ont intégré ceux-ci dans leur folklore et leur iconographie. La fascination pour les démons peut être considérée comme un reflet des tentatives humaines de comprendre et d’expliquer l’inexplicable, attribuant malheurs et calamités aux forces obscures. Ces créatures ont servi d’explication/de justifications aux maladies, aux désastres naturels et aux phénomènes inexpliqués. Ils incarnent les peurs ancestrales et les incertitudes face à la nature et à l’inconnu.


Les démons, ou l’exotisme de l’inconnu

Les démons incarnent l’inconnu, le mystérieux. Ils offrent une évasion loin de la réalité quotidienne, transportant les gens dans un monde d’ombres et de mystères. Cette évasion peut se révéler exotique et excitante, promettant une aventure loin de la monotonie de la vie quotidienne. Ils ouvrent la porte à un monde où les règles normales ne s’appliquent pas, où l’extraordinaire et le surnaturel prennent le dessus. Cette dimension exotique et mystique des démons séduit et terrifie, offrant une pause dans la routine quotidienne et invitant à l’exploration de l’incertitude. Leur nature mystérieuse pousse à l’exploration, tout en rappelant la fine ligne entre la curiosité et la transgression. Preuve en est la littérature et la filmographie qui leur est dédiée, dans lesquelles le démon devient héros attachant. (De mémoire, la série Lucifer, les romans de Annette Marie…)


la série télévisée Lucifer

La fascination pour les démons traverse les âges et les cultures, illustrant la complexité de l’esprit humain et son désir d’explorer l’inconnu, même lorsque celui-ci se révèle terrifiant. En se perdant dans la danse des ombres proposée par les démons, on peut trouver une compréhension plus profonde des peurs, des désirs et des curiosités qui motivent l’humanité.




À propos des démons (par ordre alphabétique) :


Ars Goetia (Occultisme) - un grimoire du XVIIe siècle :

Il s’agit d’un grimoire du XVIIe siècle qui décrit par le détail 72 démons (repris pour l’essentiel de la Pseudomonarchia daemonum, qui apparaît pour la première fois en 1577) ainsi que les rituels pour les invoquer. On attribue divers pouvoirs et rangs hiérarchiques dans l’enfer à ces 72 démons. Ils sont invoqués pour leurs pouvoirs spécifiques, reflétant la quête humaine de contrôle sur les forces surnaturelles. Je m’en suis d’ailleurs servie dans ma série Loren Ascott.


l'Ars goetia qui décrit 72 démons

Azazel (Judaïsme) - un démon ou un ange déchu :

Azazel est souvent identifié comme un démon ou un ange déchu dans le judaïsme, associé à l’expiation et au désert. Il est considéré comme un bouc émissaire symbolique, portant les péchés de la communauté, illustrant des concepts de purification et de rédemption.

D’après le Larousse :

Démon du désert à qui, chez les anciens Hébreux, était livré chaque année, lors de la fête de l’Expiation, le bouc chargé symboliquement des péchés d’Israël (Lévitique 16, 8 ; 17, 7).

Azazel est le chef des Se'irim (« les velus »), boucs sauvages qui hantent le pays de Seïr, entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba ; dans la Bible, leur nom est souvent associé à celui de Lilith (Isaïe 34, 14).


Le démon Azazel et un bouc


Bakus (Chine et Japon) - les mangeurs de cauchemars :

Les Bakus sont des créatures mythiques qui sont censées manger les cauchemars. Ils apparaissent d’abord dans le folklore chinois, puis japonais. Leur apparence a évolué au fil des siècles. Au départ, il ressemble à un ours, de couleur jaune et noir. Dans les mangas des années 80, il prend la forme d’un tapir. Bien que souvent vues comme bénéfiques, elles peuvent aussi être voraces et consommer les espoirs et les désirs des individus. Leur nature duelle reflète les aspirations humaines de protection contre les peurs nocturnes.


un baku démon mangeur de cauchemar

Djinns (Islam) - des créatures surnaturelles bonnes ou mauvaises :

Dans la tradition islamique, les djinns sont des créatures surnaturelles qui peuvent être bonnes ou mauvaises. Ils ont été créés à partir d’un feu sans fumée, avant l’apparition de l’humanité, et peuvent interagir avec le monde humain de diverses manières. Iblis est le plus connu des djinns et le chef de tous les mauvais djinns. Il s’est opposé à Dieu. Également appelé Shaytan (Satan), il est l’équivalent du diable dans le christianisme. La nature ambivalente des djinns reflète la complexité du bien et du mal dans l’expérience humaine.


les djinns (islam)

Lucifer / Satan (Christianisme) - un ange déchu :

Dans la tradition chrétienne, Lucifer est généralement identifié comme un ange déchu qui s’est rebellé contre Dieu et est devenu le chef des démons, souvent appelé Satan. Sa rébellion symbolise un acte de libre arbitre, menant à son expulsion du paradis et à son association avec le mal et la tentation sur terre.


Sculpture de Lucifer, l'ange déchu

Oni (Japon) - connus pour terroriser les humains et provoquer des malheurs :

Dans le folklore japonais, les Oni sont des démons faisant partie des yokai (créatures fokloriques). Ils sont souvent représentés sous forme d’ogre ou de troll, avec des pagnes en peau de tigre, des griffes et portant un gourdin de fer. (Mais les sources divergent fortement.) Ils sont connus pour terroriser les humains et provoquer des malheurs, incarnant les forces destructrices et les peurs profondément ancrées dans la psyché humaine.


photo d'un démon oni japonais


Rakshasas (Hindouisme) - des esprits maléfiques de la mythologie hindoue :

Les Rakshasas sont des démons à la morphologie multiforme ou des esprits maléfiques dans la mythologie hindoue, souvent représentés comme des êtres terrifiants qui perturbent les sacrifices religieux et harcèlent les prêtres. Ils symbolisent les forces du chaos et de la déstructuration.


Représentation d'un rakshasa esprit maléfique hindou


Succube et Incube (Mythologies européennes) - des démons liés à la tentation et à la sexualité :

Les succubes (démon femelle) et les incubes (démon mâle) rendent visite aux humains pendant leur sommeil pour avoir des relations sexuelles avec eux. Ils sont souvent associés aux cauchemars et à la sorcellerie. Ils incarnent les peurs humaines liées à la sexualité, et les dangers de la tentation.

Les succubes servent Lilith, à l'origine une divinité mésopotamienne.


un succube, démon femelle lié à la sexualité



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